Frédéric Bruly Bouabré est un artiste ivoirien né le 11 mars 1923 à Zéprégühé dans la région de Daloa et mort le 28 janvier 2014 à Abidjan.
Dessinateur et poète, il est aussi l’inventeur d’une écriture spécifiquement africaine pour sauver de l’oubli la culture du peuple bété.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Frédéric BrulyBouabré est engagé dans la marine. Après la guerre, il pratique plusieurs métiers avant de devenir fonctionnaire.
À la suite d’une « révélation divine » qu’il reçoit en songe le 11 mars 1948, il se consacre à donner à l’Afrique une écriture entièrement africaine. Cette vision va directement influencer sa vie et son œuvre.
C’est aussi à partir de ce moment-là qu’il se fait appeler « Cheik Nadro » (« le Révélateur » ou « celui qui n’oublie pas »).
Frédéric BrulyBouabré a créé un syllabaire composé de 448 signes désignant chacun une syllabe. Ce syllabaire porte le nom d’alphabet Bété, du nom de l’ethnieBété, dont il est originaire.
Il a ainsi reproduit l’ensemble des syllabes sur des petites cartes en carton.
Pour la création de son syllabaire, il s’est inspiré de figures géométriques découvertes sur des pierres d’un village du pays bété. Utilisant cette écriture, il a retranscrit des contes, des textes de la tradition bété et des poèmes.
Ses recherches ont été publiées en 1958 par Théodore Monod, explorateur et scientifique français.
Son œuvre est exposée pour la première fois en Europe en 1989 lors de l’exposition des « Magiciens de la terre », car découvert par Kaïdin Monique le Houelleur en 1982, qui l’avait présenté à André Magnin, (dans le quartier de « Marcory sans fil » où vivait et travaillait alors Frédéric Bruly Bouabré) dépêché par Jean Hubert Martin, commissaire de cette célèbre exposition du Centre Georges Pompidou.
En 2006, le Mamco de Genève lui a consacré une exposition intitulée « Connaissances du Monde ».