Née le 13 Mars 1935 à Bingerville, Henriette Dagri-Diabaté est une femme de culture, de conviction et de caractère.
Elle est d’abord une des figures de la recherche et de l’enseignement de l’Histoire en Côte d’Ivoire.
Après un doctorat d’Histoire à la Sorbonne, elle enseigne l’histoire des civilisations africaines à l’Université d’Abidjan. Elle se spécialise dans des recherches sur les civilisations akan et lagunaire de Côte d`Ivoire, du Ghana et du Togo. Des recherches et des enseignements qu’elle poursuit également au Wissenschaft Kolleg de Berlin et à l’Ecole des Hautes Etudes à Paris. Membre-fondateur de l`Institut d`Histoire, d`Art et d`Archéologie Africains (IHAAA) et de l`Association des Historiens Africains, elle s’est toujours attachée dans ses nombreuses publications à mettre en lumière les sources orales de l’Histoire africaine, et s’intéressent au rôle des femmes dans l’Histoire de la Côte d’Ivoire.
Ministre de la Culture notamment de 1990 à 1993, à la fin de la Présidence Houphouët-Boigny, elle sera à nouveau Ministre de la Culture et la Francophonie début 2000, et Ministre d’Etat, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, de 2003 à 2006.
Henriette Dagri-Diabaté est à l`origine de la naissance de la Maison de la Culture et du Marché des Arts et du Spectacle africain (MASA) d’Abidjan, le seul espace culturel d’Art contemporain de Côte d’Ivoire.
Membre, depuis sa création, du Rassemblement des républicains, le parti de l’actuel Président Alassane Ouattara, elle en est devenue la secrétaire générale en 1998.
Elle n’échappera pas à la crise politique et aux affrontements qui ont ensanglanté pendant 10 ans jusqu’en 2011, la Côte d’Ivoire.
Emprisonnée plusieurs fois, « Tantie » comme la surnomment beaucoup d’ivoiriens, se fit notamment connaître lorsqu`elle entama une grève de la faim pour protester contre l’interdiction de rejoindre en France son époux malade, Lamine Diabaté, ancien ministre.
Incarcérée avec des détenues de droit commun, elle organisa la distribution de nourriture à ses co-détenues, les aida dans les procédures de jugement, se mit au service des oubliés des services de justice devenant ainsi en prison « la chef de village ».
En 2011, elle a été nommée Grand chancelier de l`Ordre national ivoirien, la plus haute distinction de la Côte d’Ivoire.